Construire sa guitare ... et plus si affinités avec le travail du bois

Rappel du premier message :

Bonjour los Amigos..


Vous souhaitez construire votre guitare? Ce n'est pas simple... mais c'est possible!


Pour illustration ....avec beaucoup de temps, d'espace, de soins, d’habileté  (un peu de sous aussi pour l'achat des bois et les outils..)


En 2013 je me suis lancé dans la construction d'une guitare flamenca negra en Pau ferro et épicéa. Vu l'investissement en formation auprès de mon ami jean-Marc Perrin, luthier à Saint Amé dans les Vosges, et l'outillage acquis pour mener à bien cette réalisation, je ne pouvais pas en rester là, et en mars dernier la deuxième guitare commençait à prendre forme. A ce jour j'en suis au frettage qui sera suivi du vernissage à la gomme laque appliquée au tampon... Je ne  me presse pas et savoure chaque étape, en essayant de retarder l'échéance finale de la pose des cordes pour faire durer le plaisir. 


Certain voudront peut-être se lancer dans cette aventure ( car c'est bien d'une aventure qu'il s'agit). Je partage donc les résumés  vidéo de ces constructions qui seront  peut-être utiles dans un premier temps pour inspirer, motiver et documenter, ceux qui envisagent de faire leur guitare de leurs mains ou ceux qui sont déjà dans la construction.


Si il y a des questions techniques ou autres,  ce sera avec plaisir que je tenterai d'y répondre au regard de ma faible expérience de débutant.


Premier projet : 


- Documentation en se référant à deux excellents livres : 


La fabrication des guitares clastiques par Roy Courtnall ( en français)
Classical guitar making ( par John S. Bogdanovich ( en anglais)


- Principe de la formation : à chaque phase le luthier Jean-Marc précise l'étape à réaliser, les actions à entreprendre et illustre les techniques à mettre en oeuvre avec les outils. La réalisation est faite soit à l’atelier du luthier si des outils spécifiques ou des machines sont nécessaires ( calibreuse, scies ou défonceuse sur tables, fer à cintrer ...) mais dans la plupart des cas de retour à la maison lorsque les outils utiles sont disponibles.


- Plans : Sur la base des plans d'une guitare  classique de Miguel Rodriguez Jr 1977. L'architecture globale a été reprise, toutefois les largeurs d'éclisses, épaisseur du dos, des éclisses et de la table, ainsi que la hauteur du chevalet ont été adaptées pour obtenir une intonation, une attaque, et un confort de jeu flamenco.


- Bois : dos éclisses Pau ferro ( palissandre de Bolivie
Table épicéa allemand ( à motif griffes d'ours - Bear claw)
Touche ébène, manche acajou, chevalet palissandre de indes, sillets en os


- Résumé vidéo : 





"La Primera" jouée en concert par l’excellent guitariste flamenco  Mariano Martin ( première guitare du luthier Lester DeVoe palissandre/table cèdre, deuxième guitare "La Primera" Pau ferro/épicéa)






Deuxième projet : 


Toujours en gardant la forme et la solera utilisées pour la première guitare, le barrage et les épaisseurs de table ont été revus pour une version imaginée afin d'obtenir un son plus chaud, un peu plus percussif, conjointement à l'utilisation du Padauk africain pour le dos et les éclisses.


La guitare est réalisée à la maison à 99%.


Résumé vidéo de la construction en cours : 







 


Amicales salutations flamencas!

  Bonjour à tous,


Juste une petite mise à jour  ... Le bouche porage du dos et des éclisses est terminé . Avec trois passages de vernis suivis chacun d'un ponçage jusqu'au bois, les pores sont bouchés maintenant. La surface est prête à recevoir la gomme laque.


Il me reste le manche et la tête à bouche porer de la même manière. Il y a moins de surface cela devrait aller plus vite. 

Remarque : Les photos avec l'éclairage artificiel font paraître la guitare un peu plus rouge qu'en réalité, et cette couleur évoluera avec le temps assez rapidement vers un brun rouge.

Je viens également de passer une fine couche de fondur cellulosique sur la table d'harmonie pour éviter qu'elle ne boive toute la gomme laque au premier passage du tampon.
Bien que la fenêtre soit pleinement ouverte et la température à 17° le fondur cellulosique sèche à peine appliqué. Je ne fais pas de photo car il n'y a guère de différence visible après application. La table a juste pris une très légère  couleur paille.


(Il faudra bien que je me trouve un masque filtrant spécial pour les vernis car ces produits ont une fâcheuse tendance en quelques minutes à irriter la gorge   , même en essayant de ne pas trop respirer les effluves....  )


Après le bouche porage du manche, j'attaque le vernis au tampon et gomme laque blonde décirée.


.... a suivre...    

Gros changement de couleur ,ces voulu ou toi même surpris pas le résultat

douce@france a écrit:

Gros changement de couleur ,ces voulu ou toi même surpris pas le résultat

Bonsoir Douce France...Bien observé !

Il y a surtout une grosse variation de couleur entre le bois verni et le bois nu poncé :
 rouge vif profond si vernis / rouge- terre sienne si poncé nu.
  Le vernis fait ressortir toute la couleur "rouge oranger" du Padauk. En revanche après ponçage le bois reprend une couleur plus éteinte.  Dans le cas présent j'ai fait les deux dernières photos avec un éclairage mixte lumière du jour et lampe incandescence, du coup l'appareil photo a dû se planter dans la balance des couleurs qui ressortent un peu plus brun qu'en réalité.

En fait à cette heure, bois poncé,  elle est comme cela : 




à bientôt 

Joli rendu, une fois bien vernir en finition pour le coter brillant ,elle déchire avec sont bois exotique

Je suis espanté du résultat , respect

Jorge09 a écrit:

Je suis espanté du résultat , respect :*chap:salut 

salut amis Jorge09 et Douce France, et  

Douce France, au delà de l'esthétique, j'espère que le son sera au rendez-vous...


Espanté, voilà un mot qu'il est joli et que je ne connaissais pas. Je l'adopte aussitôt après en avoir pris connaissance  de la définition et l’étymologie. Merci Jorge09 de m'avoir appris ce mot qui semble plus utilisé dans le sud  que par chez nous dans l'est......et qui existe en espagnole avec son sens occitan originel semble-t-il..

Grace au Forum Flamenco-Rumba on n'apprend pas que de la musique, mais aussi de nouvelles expressions ... c'est chouette le partage culturel ...

Ci après la définition trouvée sur Wikipedia : 
ESPANTER  (espanté,ée...)

Étymologie
(XIV^e siècle) De l’occitan espantar (« effrayer, épouvanter »).

Verbe espanter \ɛs.pɑ̃.te\ transitif 1^er groupe (conjugaison)

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autres définitions du Web : 
Définition :
Synonyme : s’étonner, être sur le cul, ne pas en croire ses yeux, …
expression courante dans les régions du sud de la France.  » Oh, le gars, il a fait un truc de fou, je me suis espanté !!!

espanter , verbe transitif

• Sens 1
  Utilisé dans le sud de la France. Signifie surprendre, ébahir, épater ; sidérer quelqu'un par une action, un fait relaté, un exploit.
  Exemple : Il avait ramené des kilos de maquereaux, et il avait espanté toute la foule juchée sur le quai.
  
  

 Kyudo,

c'est vrai qu'"ESPANTER" on l'utilise beaucoup en Camargue, je ni habite plus  en Camargue mais le vocabulaire et l'accent reste et j'en suis fier, mais chaque région son vocabulaire local, tu as bien cerné la signification 

Continu à nous faire rêvé avec la fabrication de tes guitares   

Quel beau, long et méticuleux travail !!!
je comprends pourquoi des guitares peuvent quelquefois être vendues si cher !!
Bravo, amigo kyudo !

Fil très très intéressant, je regrette de n'avoir pas suivi dès le début, j'ai de quoi lire et des vidéos de retard à regarder.... mais je vais prendre le temps

Bonjour,

Enfin , le Benjoin de Siam nouveau  est arrivé !  pas du Siam mais de France ...je peux préparer mes vernis...
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Vernis à l’alcool :


Les recettes de vernis utilisés en lutherie sont très nombreuses ( vernis à l’alcool, vernis gras, préparés à chaud ou à froid…). Après avoir beaucoup lu sur les recettes anciennes, je me suis composé deux formules de vernis à l’alcool. Une pour la table et une pour le dos et les éclisses.
La composante principale des vernis à l’alcool pour une application au tampon, est la gomme laque, une gomme jaune–orangé sécrétée par la cochenille asiatique (Coccus lacca) additionnée d’alcool et éventuellement d’autres résines pour apporter des qualités de solidité, brillance et/ou souplesse. ( résine Copal, mastic, Thérébantine de Venise, benjoin  …)
- Pour la table, je souhaite avoir un vernis résistant, mais plus souple d’où l’adjonction de benjoin et de gomme Elemi.
- Pour le dos et les éclisses, je souhaite solidité et transparence en ajoutant du benjoin et de la résine Sandaraque.


Gomme laque :


La petite bête qui nous fabrique cette belle matière qu’est la gomme-laque: 




Petite remarque les premiers disques microsillons 78 tours étaient fabriqués en gomme laque, premier plastique naturel, avant d’être moulés ensuite en bakélite ou vinyle.
 
BENJOIN :  Rien à voir avec le truc qu’on roule et qu’on fume,       il s’agit d’un résine végétale extraite de plantes du genre Styrax. Il en existe différents types, mais celui à utiliser est le Benjoin de Siam ( ou du laos) , le plus cher  ( un peu plus de 200 euros du kilo !    )  et le meilleur pour les vernis. Heureusement on en utilise que quelques grammes pour une guitare comme plastifiant afin de renforcer la solidité et le brillant du vernis. 
ELEMI : il s’agit d’une résine extraite d’un arbre pouvant atteindre 15 m de haut le Canarium luzonicum, exploité dans une région précise des Philippines, au sud de Manille. Plus mole que le benjoin, elle apporte au vernis des qualités d’assouplissant, de plastifiant.
SANDARAQUE ou SANDARAC : il s’agit d’une résine extraite du Cyprès de l’Altas qui donne de la transparence aux vernis..


La préparation consiste à diluer les quantités prévues de chaque résine dans de l’alcool fin à vernir à 95° dans les bonnes proportions, dans des verrines séparées, puis à filtrer chaque vernis pour éliminer les impuretés. Des bouteilles d’eau minérale découpées comme récipients et entonnoirs, et des filtres à café sont bien pratiques pour l’opération. On mélangera ensuite ces vernis dans les proportions voulues.


Les préparations :



Mes formules :


PS : Je corrige l’erreur du tableau, partie vernis table.  Il ne s'agit pas de 173 grs de matière sèche par litre d'alcool mais de 163 grs. Initialement je pensais mettre 3 grs d'Elemi dans le vernis pour la table. Mais constatant lors de la diilution que la gomme était très collante , j'ai réduit la quantité à 1,5 grs craignant que cela nuise au séchage et au durcissement en surface  du vernis.


Avec 400ml de vernis j’ai largement pour vernir toute la guitare.


Je réserve un quart de des 40 cl et des 15 cl de vernis pour le diluer plus fortement pour faire un vernis clair destiné aux dernières couches de finition.






Pour commencer...voyons cela de plus près...


Le Padauk du dos et des éclisses étant un bois très tannique, la première étape consistera à couvrir les filets blanc-noir,  de vernis avec un carré de chiffon de 10cmx10cm  plié en quatre ( Lors de la couverture des filets avec le tissus imprégné de vernis, on fera attention à ce que la partie de tissus débordante des filets côté Padauk, ne revienne pas sur le filet blanc   ).


 Le geste se fait en une seule fois. Entre chaque passage on plie le carré de tissu pour utiliser une nouvelle surface propre, car à chaque passage,  le padauk colore le tissu et il faut éviter de teinter les filets blancs avec une toile rougie  .

Avec les chiffons utilisés pour les filets on fait ensuite des passages sur les partie pleine du  Padauk du le dos et des éclisses pour fixer progressivement le tanin.

On répète les opérations précédentes après avoir laissé sécher le vernis,  jusqu'à ce que les carrés de tissu ne soient plus teintés par le bois,  signe que le tanin est neutralisé.    



Il sera alors possible de passer au vrai tampon rembourré en forme de souris, avec des applications quotidiennes au début et un peu plus espacées vers la fin pour donner plus de temps au séchage. Des ponçages fins seront réalisés quand nécessaire, au fil des sessions de vernissage...

Problème : après trois sessions de couverture au tissus,  le Padauk libère toujours du tanin. 


Après séchage, je tente un passage rapide au pinceau, dans l'idée de déposer rapidement une couche de vernis pour éviter le frottement du tissus qui retravaille la couche inférieure à chaque passe. Mauvaise idée!      ... car dans le peu de temps que le vernis nouveau met à sécher, suffit à dissoudre la couche inférieure et à colorer le vernis nouveau. Le moindre dépassement sur les filets  dépose une couche de vernis un peu rosé. Zut !      Je suis obligé de faire un nettoyage de surface des filets contaminés avec la pointe d'un tampon humecté d'alcool. Pas cool!!! Bon c'est corrigé... je reprendrai les sessions au chiffon plus contrôlables, même si c'est long, et surtout je laisserai bien séchage deux jours entre chaque session...
 L'inconvénient c'est que je perds pas mal de vernis dans le tissu que je jette après usage...je n'avais pas eu ce problème avec le palissandre de Bolivie ( Pau Ferro) qui ne rejetait pas de tanin..

Problème résolu : Après une plus longue période de séchage  ( 48/72h) la gomme laque est vraiment sèche et dure sur la guitare. Le tampon ne dissout pas le vernis déjà déposé, et le tampon n'est quasiment plus coloré de tanin.





a suivre ...

Dernière édition par Kyudo le Mer 10 Fév 2016 - 16:55, édité 3 fois

 kyudo, un grand merci pour le partage.

Vraiment trop bon, chapeau !!!   


Continue a nous règaler.....  

comme j'ai pu dire sur le post de Jacques.

  a vous deux Jacques et Kuydo de nous partager ce qu'est une vrai guitare     

♪♪♪♪♪♪♫♫♫ Ces pour bientôt

Bonjour,  ,   你好 Nǐ hǎo,    こんにちは Kon'nichiwa, Hello, Hallo, γειά σου  geiá sou, Parév,  سلام salam ...   Flamenco Rumba a un rayonnement international...


merci à tous pour les félicitations , c'est trop n'en jetez plus... merci quand même cela encourage..



X eme épisode du feuilleton "construire sa guitare ...avec ses petites mains"


Voici quelques photos après 6 sessions de vernissage au tampon entrecoupées de périodes de séchage alternées, d'une période de 1 et 2 journées.


Plus de problème avec la remonté du tanin rouge du Padauk...cool!


Les sessions de vernissage se succèdent, c'est un vrai plaisir ... 

Le brillant apparaît  et l'effet miroir commence à se dessiner sur le dos et les éclisses.


Je pars à la recherche de serre-joints profonds en prévision du le collage du chevalet sur la table dans quelques semaines...


















Voilà c'est tout pour aujourd'hui...


à bientôt
Vivement que je puisse la ..


à suivre...

Dernière édition par Kyudo le Lun 15 Fév 2016 - 14:23, édité 1 fois

"c'est pour quand la naissance" (et le son) ?? 
 mañifiiiiica de toute beauté olé !!   y respectos 

salut kyudo,
Vraiment tres belle ...  

Ce devrait  pas etre trop long maintenant... Peut etre finira  t`on nos guitares en meme temps. 

Jolie couleur et le chevalet superbe, ta la classe.!!!!!! 


A+

Super contraste entre la façade et le dos ,très réussis

  Kuydo, 

Un peur bonheur pour les yeux     vivement le même bonheur avec les oreilles 

très belle guitare bravo pour le travail    respect et chapeau bas       .

Bouleau a écrit:

"c'est pour quand la naissance" (et le son) ?? 

Merci à Bouleau, Jacques, Douce-France, et Jorge09 pour vos appréciations positives.

Si ce petit feuilleton comme celui de Jacques, vous apporte toujours du plaisir c'est parfait... 


Cher Bouleau, je réponds un peu tardivement à ta question, excuse moi. 
Bouleau"c'est pour quand la naissance"   (et le son) ?? 

Les premières applications de vernis au tampon ont commencé vers le 5 février, il faudra encore bien quatre semaines pour obtenir  la brillance souhaitée, je pense. Ensuite collage du chevalet et là, je laisserai trois ou quatre  jours de séchage au moins avant de mettre les cordes pour ne pas prendre de risque.  Au mieux vers le 24 mars les premières notes sonneront.


C'est dommage car l'excellent guitariste (et ami) Mariano Martin m'a proposé d'amener la guitare le 18 mars si je venais à son concert à Schiltigheim, et cela m'aurait fait plaisir d'avoir son avis . Il y aura d'autres occasions ...


Le barrage , les épaisseurs de table, le choix du bois  Padauk,  ont été imaginés ( des nuits de songes à réfléchir à  tous ces paramètres ) et choisis  pour essayer d'abord  de  garder les qualités acoustiques de la première guitare réalisée, à savoir, bonne projection, timbre riche  avec de la brillance et des harmoniques, équilibre graves-médium-aigus , mais aussi ensuite d'ajouter plus de chaleur, plus  de ton boisé, et plus de percussion dans l'attaque que n'en a la première guitare.
Le verdict sera posé lorsque le premier accord sonnera après la mi mars...  


A ce stade de la construction , on ne peut que dire  "alea jacta est",  les dés en sont jetés... à bientôt..

Dernière édition par Kyudo le Mar 8 Mar 2016 - 18:15, édité 1 fois

bravo elle est superbe aussi merci pour ces super moments joli travail et explications super précises 

Juste en tapotant sur la caisse on a forcement une 1er impressions du son!! si claire ?rond ?encaisser ? voire même de la résonances ? si on peu dire comme ça Le poids aussi donne un aperçu de la bete ,mais bon comme tous "j 'attend" le jour

Que c’est long le vernis au tampon…    chaque jour ; application du vernis et suspension de la guitare pour séchage naturel. … et tous les trois ou quarte jours ponçage au papier abrasif fin grain 1200 et 2000…  et là, la guitare devient toute mate (déprimant) … heureusement qu’elle brille de nouveau comme jamais à l’application suivante de vernis…
Patience…  si on est tenté d’accélérer le processus, c’est là qu’on risque en une minute de ruiner des heures de travail…




Quelques photos…


Ponçage
 



 

Après une nouvelle application de vernis










Voilà à suivre ...à bientôt...